samedi 7 mai 2011

Discours de Louis Boutrin, Lancement de Martinique Ecologie le vendredi 06 mai à Batelière

APPEL AU SURSAUT POLITIQUE


Mesdames et Messieurs,
Mes Chers (es) amis (es),

Nous voici donc réunis en un moment solennel.
La création d’un parti politique est une cause noble. Certains avaient émis l’idée d’un parti écologique il y plus de 12 ans, sans pour autant pouvoir la sceller. Aujourd’hui, la situation sociale, économique et environnementale du pays nous impose de relever le défi.

Le pays, sans gouvernail, s’est en effet installé dans une triple dérive :

-          Dérive financière où le consumérisme a progressivement grignoté les modes de consommer, de produire, de penser martiniquais. Cette situation qui est aujourd’hui  accompagnée d’une forte tendance à l’affairisme, se concrétise par une dilution du nationalisme économique.
-          Dérive économique avec une croissance portée par la consommation, elle-même dopée par les importations, ce mode de fonctionnement a installé le pays dans une parfaite allégeance à l’extérieur.
-          Dérive environnementale avec une course à la productivité qui met en péril notre patrimoine naturel, notre seule richesse : vente à l’encan du foncier, dépendance accrue aux énergies fossiles, pollution de nos terres, de nos rivières, de notre littoral, avec comme corollaire une explosion galopante de certaines pathologies, notamment des cancers, qui mettent en péril notre propre santé.
Alors OUI, les conditions sont réunies. Car face à cette situation à vau-l’eau qui conduira inexorablement à l’implosion de notre Société, il nous faut réagir par un vrai sursaut politique
Cette décision s’impose d’autant plus que se sont installés subrepticement un establishment politique, une philosophie de la pensée unique qui nous enferment dans une certaine fatalité.

Alors OUI, Mesdames et Messieurs,  Chers (es) amis (es)
Nous voulons nous donner les moyens  d’apporter un nouveau souffle, de nouvelles ambitions  pour ce pays-nôtre, en créant Martinique Ecologie.

Pourquoi « Martinique écologie » diront certains ?
Pourquoi opter pour l’écologie ! Certains pourront croire à un effet de mode à un moment où le concept de développement soutenable a fini par se hisser au rang des priorités universelles. Peut-être ? Mais c’est surtout parce que l’écologie est par essence politique.
Ecologie Politique, cette science qui devrait nous permettre de manière concertée, et au nom de l’intérêt général, de créer des outils novateurs pour réguler notre relation avec ce petit bout de terre, avec notre environnement naturel.  Cela devrait se traduire certes par une politique de l’environnement, mais aussi en une politique de l’aménagement du territoire intégrant l’urbanisme, le logement, la politique agricole, l’énergie, les transports publics, la prévention des risques majeurs …bref en un nouveau modèle économique et social.

Les dégradations de l’environnement, le sacrifice de nos magnifiques paysages, les crises environnementales successives, (crises qu’il ne faudrait pas résumer au seul scandale du Chlordécone), les  catastrophes technologiques, sont l’expression d’un certain modèle politique et de son pendant économique : l’ultra libéralisme.
La course aux profits, le Tout Economie se sont en effet traduits par une exploitation voire une destruction de la richesse environnementale. Pire, ils se sont accompagnés d’une profitation de l’Homme par l’Homme, un enrichissement des plus nantis, et une marginalisation croissante des plus démunis.
C’est dire que l’Ecologie Politique nous apparaît aujourd’hui comme L’ANTIDOTE du poison ultra-libéral qui gangrène notre Pays. Elle prend toute sa signification en Martinique où s’impose la mise en valeur de nos deux seules richesses : les Hommes et les Femmes d’une part et  notre patrimoine environnemental d’autre part.
Est-ce à dire pour autant qu’il faille créer un Parti Politique ?
La question est d’autant plus pertinente qu’il existe sous nos cieux, le MODEMAS (Mouvement des Démocrates et des Ecologistes pour une Martinique Souveraine). Nous saluons le travail d’éveil des consciences effectué par cette organisation politique créée en 1991. Cependant, après 20 ans d’existence, un constat s’impose : il reste encore beaucoup à faire et une nouvelle génération, avec une autre vision du pays, une autre sensibilité, a décidé de remplir également cette mission !
Mais alors pourquoi créer, malgré tout, un nouveau mouvement politique ?
Il y a ceux qui ont rejoint les rangs de l’écologie en empruntant les voies de l’environnement, les chemins associatifs, ou le simple sentier lors d’une ballade en pleine nature.
Il y a encore ceux qui contribuent à la sensibilisation de la population et de l’élite politique par le biais de cercles de pensées et d’idées.
Et il y a aussi ceux qui à la suite de trajectoires multiples souhaitent  pouvoir de manière plus concrète participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de projets et ainsi participer à la construction de la Martinique.
C’est toute l’ambition de Martinique EcologieMartinique Ecologie se veut être le fruit, le creuset d’expériences à la fois citoyennes, associatives ou politiques, de cheminements d’Hommes et de Femmes aux parcours variés.
Il s’agit, dans le cadre de ce mouvement, au-delà de l’amour de nos forêts, de notre littoral, en bref du respect de la nature ou de l’environnement, de créer un nouveau rapport entre nous et notre patrimoine environnemental. Pour cela, il nous faudra trouver les outils novateurs qui, tout en préservant ce patrimoine, nous permettront d’en faire une source de richesses et d’emplois.
En un mot, mettre la nature, avec parcimonie, au service de notre épanouissement économique et social.
Un Parti Politique sur quels fondements ?
Mais ces objectifs doivent impérativement s’inscrire dans une démarche basée sur UN FONDEMENT : L’Ethique… une espèce en voie de disparition en politique ! Qui fait malheureusement de plus en plus défaut !
Au-delà de sa définition littérale, nous appelons éthique, ce pacte entre citoyens de ce pays-nôtre,
Mais aussi, ce respect de la parole donnée,
Ce respect des engagements politiques,
Cette cohérence entre la pensée et l’action.

Cette question de principe nous renvoie à une triple dimension de l’écologie politique :
1. Celle que nous pourrions qualifier d’Ethique de la responsabilité.
Nous appelons Ethique de la responsabilité, l’obligation de répondre devant les générations actuelles et à venir de la préservation du patrimoine que nous avons reçu de nos parents, à savoir la responsabilité de valoriser ce patrimoine.
Cette éthique de la responsabilité passe également par le respect de deux principes incontournables :
-          D’abord, le respect du principe de non cumul des mandats : pas plus de deux mandats politiques par élu. Sont visés, les mandats électifs mais aussi communautaires. Ni twop moun ki kapab réfléchi adan péyi-tala pou sé an sel moun ki ni an lanmen'y manda mè, manda konséyé jénéral, ek menm prézidan la CACEM, prézidan la CEAS oben la CCNM.
-          Ensuite, le respect du droit des générations à accéder aux postes électifs. En un siècle la Ville-Capitale n’a connu que … 2 maires (Victor Sévère et Aimé Césaire) ! Fok nou fè débouya sòti adan kalté larel-tala. A Martinique Ecologie, nous disons : pas plus d’un seul renouvellement par mandat. An moun andwa rinouvlé manda'y an sel fwa. Kontel, an mè ki té enkapab otjipé di komin-li pannan douz lanné, pé ké fè'y si i trapé an twaziem manda. Fok i pèmet dot kandida, an nouvo jénérasion pòté flanbo-a.
2.  Il y a aussi l’éthique de la souveraineté.
Atteindre les objectifs assignés suppose la maîtrise d’un certain nombre de leviers politiques et juridiques.
Les perspectives d’un nouvel outil institutionnel, à travers une Collectivité unique adoptée le 24 janvier 2010 par 68,33% des électeurs, est un choix que nous respectons. Mais elles ne sont pas suffisantes.
Face à la fatalité politique qui s’est installée, nous devons renforcer la garde pour continuer le travail d’éveil et de conscience effectué par les associations et les organisations politiques, depuis plusieurs décennies, pour l’accession à une plus grande souveraineté, pour l’accession à un meilleur contrôle des outils d’évolution politique, économique et sociale.
3. Et puis, il y a l’Ethique de l’efficacité : la vraie mesure des enjeux doit imposer une obligation de résultats. S’installer au pouvoir, faire carrière en politique ne suffira plus. Il faudra aussi pouvoir et devoir rendre compte.
Pour répondre à cette triple exigence, Martinique Ecologie aura besoin de toutes ses générations, des expertises les plus aguerries comme de celles les plus novatrices pour doper, de manière régulière,  la vitalité interne du mouvement. C’est l’engagement de cette irrigation permanente que nous prenons aujourd’hui devant vous.
Un sursaut politique autour de quel projet ?
Car il s’agit de nous mettre au service du projet que nous souhaitons mettre en place pour structurer et consolider le tissu économique et social de la Martinique. Deux objectifs majeurs, je le rappelle, nous animent : la mise en valeur du Patrimoine Humain et la mise en valeur du Patrimoine environnemental. Ces deux objectifs s’articulent autour des quatre piliers de notre projet de développement soutenable qui viennent d’être rappelés, avec brio, par Véronique PAMPHILE (applaudissements) :
1.    Quelles sont les pistes pour un meilleur épanouissement social ?

Le Pilier Social. Les données démographiques du pays nous interpellent. Elles sont marquées par :
-          une jeunesse qui a la caractéristique paradoxale d’afficher à la fois un très haut niveau de qualification et un très fort taux d’échec scolaire. Dans les deux cas, cette jeunesse a des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Ainsi, le marché de l’emploi se définit par une augmentation du chômage notamment celui de longue durée et un échec retentissant de l’insertion des jeunes : En 2009, on a observé que 61,2 % des jeunes de 15 à 24 ans était au chômage.
-          Un accroissement du vieillissement lié à l’allongement de l’espérance de vie et une forte diminution de la fécondité qui situent la Martinique au dessous du seuil de remplacement des générations. Cette situation est d’autant plus inquiétante que le solde migratoire de la Martinique demeure toujours négatif et ce, depuis l’exode massif par le Bumidom. 

Ces données nous incitent à reconsidérer les choix sociétaux notamment en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de logement, de transports publics maritimes et terrestres, d’offres de service dans le domaine de la santé, des sports, de la culture…

Le Pilier économique. Sera également à reconsidérer le choix de notre modèle économique. Le système actuel a assuré à la Martinique une croissance qui pourrait être enviée par les pays les plus développés de la planète (+4% en moyenne durant les deux dernières décennies). Mais ce système a laissé au bord du chemin près de 20% de la population qui vit en deçà du seuil de pauvreté.
Il nous faut rompre avec ce modèle. Notre conception d’un développement soutenable  ne peut pas être compatible avec la profitation ou l’iniquité, sous quelque forme que ce soit !
Le nouveau modèle devra donc passer par une redéfinition des rapports économiques et une meilleure répartition des richesses entre les différents acteurs de l’économie. Une meilleure solidarité.

2.    Quelles sont les pistes pour une meilleure valorisation environnementale du pays ?

Le Pilier environnemental. Le système économique qui nous été imposé jusqu’alors s’est traduit par une faible exploitation de nos richesses naturelles alors que paradoxalement on assistait, inertes, et au nom du profit, à une détérioration sourde de ces mêmes richesses.
Dans le même temps, ce modèle exposait le pays et la population, en sus des risques naturels, à des risques technologiques et sanitaires non maîtrisés.
Il s’agit dorénavant de mettre en place un projet alternatif fondé sur une meilleure valorisation de notre patrimoine environnemental : fonds marins et sous-marins, espaces terrestres et sous-terrestres, vent, eau, biodiversité…
Des outils spécifiques seront nécessaires : ainsi, face aux menaces de spéculation foncière, par exemple, et pour assurer plus de transparence sur l’utilisation du foncier agricole, nous proposons la création d’un Observatoire du foncier agricole afin d’assurer cette veille foncière que nous réclamons tous.
Autre exemple… dans notre stratégie de valorisation du patrimoine naturel, nous demandons l’inscription de la Montagne Pelée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mais, une telle inscription n’a de sens que si nous associons également l’inscription de la chaine des Pitons du Carbet à ce patrimoine de l’UNESCO depuis le Piton Gelé (Morne Rouge) jusqu’au Piton Dumauzé. Cette chaîne des Pitons s’inscrit dans un corridor écologique avec la Pelée et constitue une réserve de biodiversité tout à fait exceptionnelle. C’est à ce titre que son inscription renforcera le dossier de la Pelée.

Dans le même temps, devront être mis en place des instruments pour anticiper et faire face aux risques qui nous assaillent. Le développement de la culture du risque, notamment du risque sismique, s’impose si on souhaite repositionner la Femme et l’Homme martiniquais au cœur du système.
Pilier culturel. Quatrième pilier : la Culture. Elle est au cœur de notre projet de développement soutenable. En effet, notre projet devra nécessairement intégrer toutes les dimensions de la culture martiniquaise et de la langue créole.

Loin de nous l’idée de croire que nous allons réinventer l’atome. Que nous allons tout révolutionner d’un coup de baguette magique. Que nous partons de rien.
Ce pays possède une histoire où des Hommes et des Femmes ont réfléchi et ont mené des actions structurantes.
 Ne perdons pas de vue par ailleurs que notre système fonctionne de manière non étanche avec l’échiquier international. Et que nous restons assujettis aux tribulations positives ou négatives de la sphère mondiale.
De nombreuses réflexions ont été menées en ce sens. Elles constitueront le socle de notre plateforme de travail. Elles s’appuieront également sur le projet prospectif qui s’articule autour du Schéma Martiniquais de Développement Durable et de l’Agenda 21.
Ces orientations prospectives, et par nature évolutives, devront nécessairement être ajustées aux mutations permanentes qu’impose notre intégration au monde financier, économique et commercial mondial.
Voila, en quelques mots ramassés, les principes et les objectifs que nous assignons à notre nouveau parti politique.

Quels outils pour y arriver ?
Pour cela, nous avons mis en place un modus vivendi et une organisation articulée autour de trois outils :
-          Un Conseil d’Administration et son bureau que j’ai l’honneur de présider.
-          Des sections géographiques dans les différentes zones du Pays.
-          Des segments thématiques animés par des experts reconnus et chargés de faire des propositions aux membres du CA

Car, il s’agit moins d’élaborer ou d’enrichir un projet que d’éveiller les énergies créatrices d’une population ! Réinjecter de l’enthousiasme, de l’initiative dans chaque foyer, chaque catégorie sociale, associative et professionnelle.
Les procédures de citoyenneté participative que nous mettrons en place devraient permettre d’intéresser chacun et de responsabiliser chacun, dans chaque commune, chaque quartier, chaque rue, chaque recoin du pays Martinique,
 De faire retrouver la confiance perdue. 

Il s’agit de redonner du sens à la participation, en un mot redécouvrir la citoyenneté et faire de chaque Martiniquais et chaque Martiniquaise, un citoyen, avec des droits ET des devoirs.

Pour construire un pays sur la puissance de ses forces vives, et sans les appétits affairistes ni les stérilités de l’assistanat et de la perfusion.
Un pays qui fera la fierté des Martiniquais où il fera bon vivre et travailler.

Notre Appel (éco) citoyen
Oui, Chers (es) amis (es), Mesdames et Messieurs,
Oui, nous pouvons créer cette étincelle, cette flamme nécessaire à l’insurrection des consciences
Oui, nous pouvons rassembler toutes ces énergies dispersées, fédérer les bonnes volontés éparses, afin de faire naître dans ce pays-nôtre, une nouvelle dynamique.
Oui, nous pouvons créer ce sursaut politique,
Et, c’est aussi au nom d’une certaine conception de la Liberté, et de la nécessité d’un pluralisme des idées politiques que nous avons décidé de créer, Martinique Ecologie, ce nouveau parti politique que nous vous appelons à rejoindre.
Martinique, le 6 mai 2011

Louis BOUTRIN
Président de Martinique Ecologie

Louis BOUTRIN, portrait d'un battant par Raphaël Confiant

Il me revient l’honneur de présenter le leader de notre mouvement, j’ai nommé Louis Boutrin. Je dis bien « honneur » car il devient de plus en plus rare de trouver dans ce pays des gens qui décident de se battre corps et âme pour une cause en acceptant de recevoir critiques, dénigrements, insultes, voire même parfois agressions physiques. Louis Boutrin fait partie de ceux-là et c’est avec fierté que nous en faisons le leader de MARTINIQUE-ECOLOGIE. Si je me permets de tracer son portait aujourd’hui, c’est parce que j’ai milité à ses côtés, tant au niveau de la défense de l’environnement qu’au niveau politique et culturel, depuis bientôt quinze ans. J’ai donc eu tout le temps de le jauger, d’étudier ses prises de positions et d’évaluer ses actions, même lorsqu’il m’arrivait parfois de ne pas être tout à fait d’accord avec lui. Boutrin sé an moun ki sa asepté ki ou pa dakò épi’y é ki pa ka janmen lévé faché pou sa !

   La première remarque que je ferai__et elle est importante__c’est que pendant longtemps, pendant très longtemps, devrais-je dire__Louis Boutrin a été un militant associatif et non un homme politique. Ce sportif de haut niveau à qui la modestie interdit de rappeler qu’il a été vice-champion de France du 100m, cet ancien athlète de haut niveau donc, s’est d’abord investi dans le sport et surtout la relation entre Sport et Santé, chose à laquelle le prédisposait sa profession d’ostéopathe. C’est lui et quelques amis proches, par exemple, qui ont fait marcher toute la Martinique à travers le « Défi-commune » qui consistait à organiser des marches ouvertes à tous entre différentes équipes communales. C’est encore lui qui, à travers l’association COMPAS, est à l’origine, avec le docteur David Dinal et d’autres, du fameux « Centre d’Evaluation Sport-Santé », de « La Charte de l’Hygiène de vie» et des premiers Parcours Santé du pays, à Morne Cabri (Lamentin) et à Terreville. Avec un dévouement et une abnégation sans faille, Louis Boutrin s’est battu pour doter notre pays d’une structure qui, par le biais de l’activité sportive, s’employait à veiller à la santé de la population martiniquaise. I toujou té ka di mwen ki an pep ki pa ni an bon santé pé pa lévé-doubout pou défann dwa’y é ki dayè, prèmié dwa an pep pou ni, sé dwa lasanté.

   Militant associatif d’abord au niveau du sport et de la santé, Louis Boutrin est ensuite un militant écologiste. Il fait même partie des tous premiers Martiniquais à avoir promu le concept d’écologie urbaine dans notre pays et à ne pas faire de ce dernier un simple combat pour la préservation d’espèces ou de territoires menacés. Sa conception de l’écologie vise surtout à établir un équilibre entre la nature et l’homme sans intégrisme, sans sombrer dans l’écologisme, je dirais. De nos jours, l’immense majorité de la population vit dans les bourgs et les villes, ce qui posent d’énormes problèmes tels que l’acheminement de l’eau potable, le traitement des déchets, la question des transports, celle des sources d’énergie, celle des risques naturels et j’en passe. Les catastrophes qu’ont subi récemment Haïti et le Japon démontrent sans discussion possible que la question écologique est au cœur de l’action politique d’aujourd’hui, que l’on soit un pays pauvre comme Haïti ou riche comme le Japon. L’écologie n’est donc pas un gadget, une simple idée à la mode, même si certains politiciens cherchent à s’en emparer pour séduire leur électoral. C’est un enjeu vital. Et dans un pays minuscule tel que la Martinique, je dirais qu’il s’agit là d’un enjeu plus que vital. En créant l’association « Ecologie Urbaine », en faisant de l’information et de la formation auprès de la population, en créant un journal et un site Internet, Louis Boutrin a fait preuve d’une détermination sans faille qui ne peut que forcer l’admiration. Man pé di zot ki alé-vini toupatou Matinik pou palé di bagay ékolojik, sé pa rédi chez bò tab !

   J’ai eu, en 2007, l’honneur d’écrire avec lui deux ouvrages, « CHRONIQUE D’UN EMPOISONNEMENT ANNONCE » et « CHLORDECONE : 12 MESURES POUR SORTIR DE LA CRISE », qui ont permis d’en finir avec 30 ans d’omertà et de silence coupable des Békés et de l’Etat français. En effet, en nous appuyant sur une documentation à la fois française et internationale, sur les travaux du Pr Dominique Belpomme entre autres, nous avons obligé nos élus et l’Etat français à poser la question de l’empoisonnement de notre pays par ce dangereux pesticide. Nous avons même organisé, fin février 2007, une conférence de presse dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale française afin d’alerter l’opinion publique française, cela avec le soutien à nos côtés des écologistes Alain Lipietz et Corinne Lepage. Sans vanité aucune, je peux affirmer que sans ces deux livres, le silence qui entourait le chlordécone, ce silence de trois décennies, aurait encore continué aujourd’hui. Jòdi-a, nou wè ki Léta fwansé té oblijé mété 33 million éwo anlè tab-la pou koumansé pòté mannev pou wè ki manniè rézoud poblem klowdékòn-la. Sa pòkò lajan pa rapot a grandè poblem-la, mé sé ja an primié pa ki la.

   Je me permets donc d’insister : notre leader fut d’abord un militant associatif, ensuite un militant écologiste et ce n’est qu’en troisième lieu, après des années de militantisme associatif et écologiste, qu’il s’est lancé en politique. Ceux donc qui aujourd’hui tentent de faire de lui un homme à la recherche d’un poste ou d’un strapontin sont, pour employer un euphémisme, des esprits mal intentionnés. Quand on cherche un poste politique, on se lance d’emblée dans l’action politique et le combat électoral, on ne perd pas de temps à militer dans l’ombre durant des années au niveau associatif. Je n’aurai pas la cruauté de nommer ici certaines personnes qui se permettent de jeter la pierre à Louis Boutrin alors même qu’elles n’ont jamais donné une seconde de leur temps ni un sou de leur revenus à des actions associatives__et dieu sait si tout cela demande du temps et de l’argent !__et qui sont entrés directement en politique avec des succès divers, il est vrai. Ces personnes se reconnaîtront ! Sel bagay man sav, sé ki sé kalté moun-tala pa ni pies lison pou ba Louis Boutrin.

   Louis Boutrin fut donc conseiller régional entre 1998 et 2004 au sein du groupe « BATIR LE PAYS MARTINIQUE ». C’est à son instigation, mais aussi à celle des autres dirigeants, que ce groupe a apporté son soutien à celui des Patriotes d’Alfred Marie-Jeanne au cours de la première mandature effectuée par ce dernier. Il y a démontré des qualités de bosseur, de militant rigoureux, de ferrailleur avec l’adversaire et d’homme peu enclin aux combines politiciennes. Mais ne vaut-il pas mieux avoir des bosseurs-ferrailleurs que des élus fainéants, ces roitelets que le peuple envoie siéger au Conseil général ou au Conseil général et qui n’y prennent jamais la parole sur aucun sujet tout en touchant tranquillement leur mandat ?

   Que Louis Boutrin soit un empêcheur de danser en rond est une excellente chose dans un pays toujours prompt aux consensus mous, voire aux compromis douteux. Il sait se montrer avant-gardiste et il est bon de rappeler que c’est à son instigation qu’en juillet 1998 que le Conseil régional a voté une résolution demandant que la traite négrière soit reconnue comme un crime contre l’humanité et cela bien avant la loi Taubira comme aime à le rappeler Alfred Marie-Jeanne. Louis Boutrin est à nouveau élu au Conseil régional, cette fois dans le groupe des « Patriotes et sympathisants ». Qu’on n’aille pas y voir du « zonnzolaj » politique ? En désaccord avec son premier parti, ayant même démissionné de ce dernier avec divers autres camarades, Louis Boutrin se retrouvait donc libre de toute affiliation partisane__je dis bien : libre de toute affiliation partisane__au moment des dernières élections régionales. Il n’a donc pas quitté un parti pour aller dans un autre comme le font certains. Ayant travaillé aux côtés de Marie-Jeanne lors de la première mandature de celui-ci, c’est tout naturellement qu’il s’est vu proposer une place sur la liste des Patriotes et sympathisants, cela sans aucune obligation pour lui d’adhérer au MIM. De part et d’autre, l’objectif était de faire élire quelqu’un capable de travailler sérieusement pour le pays.

   Doctorant en Droit public, travaillant le droit constitutionnel et le droit de l’aménagement du territoire, Louis Boutrin s’est dernièrement trouvé une dernière corde à son arc : la littérature. Ce natif de la Côte Caraïbe__il a sa souche familiale au Carbet__, cet amoureux des pitons, du sable noir et de la Pelée, nous a, en effet, gratifié d’un beau roman : « LA COULEE DE LA RIVIERE BLANCHE » évoquant l’éruption de 1902.

   Je voudrais terminer ce bref portait de notre leader en disant qu’il n’ignore pas qu’il sera attaqué de partout sur le nom même du parti qu’il est amené à diriger à savoir MARTINIQUE-ECOLOGIE. Les mêmes mauvais esprits dont j’ai parlé plus haut ne manqueront pas de nous accuser d’être une succursale d’EUROPE-ECOLOGIE, ce qui est parfaitement ridicule. L’écologie est une problématique mondiale, pas une problématique étroitement nationale. Le nuage radio-actif de Tchernobil ne s’est pas arrêté à la frontière franco-allemande comme l’ont prétendu certains hommes politiques français et chacun sait que le nuage radio-actif de Fukushima a tout dernièrement survolé les Antilles. S’enfermer donc dans une perspective nationaliste lorsqu’on est écologiste n’a pas de sens, ce qui ne signifie aucunement que nous oublions que la Martinique doit résoudre, un jour ou l’autre, sa question nationale, c’est-à-dire pour aller vite son rapport bientôt quatre fois centenaire avec la France. Cette question fera partie de l’agenda de MARTINIQUE-ECOLOGIE, ce n’est pas une question facile du tout. Il faut tenir évidemment compte d’une série de paramètres parmi lesquels l’état de conscience du peuple martiniquais ou plus exactement sa volonté de devenir ou de ne pas devenir un jour une nation autonome, voire indépendante. Mais, en même temps que nous réfléchirons à cette question, il nous faut bien traiter de l’ici et du maintenant, il nous faut bien nous coltiner à l’aujourd’hui et là, MARTINIQUE-ECOLOGIE se fait fort, non pas par imitation d’EUROPE-ECOLOGIE, mais à l’unisson de tous les écologistes du monde__je dis bien de tous : qu’ils soient caribéens, européens, asiatiques, africains ou autres__de promouvoir l’idée d’un autre mode de développement et d’une nouvelle organisation de la société.

   Nous ne sommes donc la succursale de personne et je vous rassure : Louis Boutrin sera le tout premier garant de cette indépendance d’esprit et d’action. Zanmi-kanmarad, annou bat lanmen fò ba kanmarad-la !

                                                             Raphaël Confiant

Intervention sur le Développement durable – Martinique Ecologie – Hôtel Batelière - 6 mai 2011 – Véronique Pamphile

Monsieur le PrésidentMesdames, Messieurs, Chers amis

Martinique écologie vous souhaite la bienvenue !

Le développement soutenable est la colonne vertébrale de ce nouveau parti politique. Il structure et clarifie la gouvernance d’un territoire … les choix et les orientations politiques d’un pays.

 Dans le secteur économique on parle de responsabilité sociétale des organisations. Ce qui signifie « responsabilité sociale et environnementale des entreprises ».

Pour l’organisation d’un pays on parle d’écologie politique. C’est le choix de Louis BOUTRIN. Il s’en expliquera dans un instant !

2011 offre une alternative !
Une alternative à ce que nous connaissons dans ce pays. Une nouvelle voie parce qu’un autre monde est possible. Une nouvelle route, tracée dans le vaste champ des perspectives du développement soutenable.

L’alternative c’est le développement soutenable de la Martinique.
Parce qu’il n’y a plus de place, ni pour le doute … ni pour la peur.
Seule l’objectivité doit être le moteur de notre pensée.
Parce que nous voulons réhabiliter ce pays, ses femmes et ses hommes …
Parce que nous voulons laisser un territoire d’avenir, un territoire riche de volontés, reconnu pour son éthique politique, un territoire vertical, engagé et solidaire, … c’est le chemin à prendre.
Parce que nos concitoyens veulent un développement vivable et équitable, un projet viable et ambitieux pour leur pays.
Parce que le monde est en marche … nous devons construire un pays responsable.

C’est une question de « nécessité », la situation mondiale nous l’impose.
Il s’agit de mettre fin à l’épuisement des ressources, généré par ce modèle économique « vorace », anarchique, et basé uniquement sur le profit immédiat.
Modèle qui génère des crises financières et sociétales.

Modèle qui met en péril notre écosystème, la vie sur la planète, les biotopes et le rapport de l’homme à lui-même.

A Martinique Ecologie, nous disons NON !
Les membres de Martinique écologie, ont fait le choix du développement soutenable. Nous sommes convaincus, que l’écologie doit être au cœur de nos préoccupations.

L’écologie ne doit plus être une question annexe dans les projets territoriaux. Parce que l’écologie c’est le vivant.
L’homme doit sa subsistance aux autres espèces qui contribuent au maintien de la vie sur terre et donc à sa propre existence.
Pour exemple :
-       Une étude de l'INRA et du CNRS, a permis de chiffrer la valeur de l'activité pollinisatrice des insectes, des abeilles principalement, à 153 milliards d'euros en 2005. 153 milliards pour les principales cultures dont l'homme se nourrit. Ce chiffre représente 9,5% de la valeur de l'ensemble de la production alimentaire mondiale.
-     de même, une récente étude a révélé que la disparition des chauves souris coûterait 3,7 milliards de dollar par an, aux agriculteurs américains.
C’est cela, chiffrer l’impact de l’écologie dans l’économie.

Faisons un rappel historique
Cela fait moins de 50 ans que l'on parle de développement durable, dans toutes les enceintes internationales et nationales.

A peine 30 ans … qu’on parle d’Agenda 21, de démocratie participative, … de plan d’aménagement durable et solidaire.
Moins de 10 ans, que nous participons aux semaines de sensibilisation sur le développement durable.

En effet, la plupart d’entre nous éprouvons toujours beaucoup de difficultés à décrire de manière positive, ce que pourrait être un développement durable…

Mais au quotidien, nous sommes confrontés, aux conséquences d'un développement non durable…
- Absence de dialogue social et inégalités sociales,
-Disparition de la solidarité naturelle,
-Délinquance et chômage en progression
-Dérèglement climatique,
-Embouteillages résultant des faiblesses de l’aménagement du territoire
-Pollution en tout genre et maladies émergentes … et j’en passe.

Il a fallu du temps pour entreprendre cette démarche audacieuse et revenir aux fondamentaux.
Oui, y revenir parce que notre société a été conçue sur la base de la solidarité.
Et ce, même si des influences diverses et variées ont modifié le cours de notre construction.
Oui, y revenir parce que le développement durable et solidaire nous en faisions bien avant qu’on en parle :
-     le respect de l’autre,
-     la solidarité du Lasso tè
-     les secrets des saisons et du jardin créole,
-     l’entretien de nos sources …

C’était tout cela notre quotidien !

Depuis….. la monoculture intensive, l’importation à outrance, la consommation et la mondialisation, ont pris le pas sur notre patrimoine.

Nous avons délaissé le manioc pour la farine de blé, le basilic pour la verveine … les conseils des aînés pour la psychologie.

Aujourd’hui, le développement durable et solidaire nous invite à reconsidérer nos nouvelles pratiques, à anticiper nos actions, à changer nos comportements, à penser à demain avant d’agir.

Mais avant tout, je dois vous dire que cette démarche bouleverse plus que vous ne puissiez l’imaginer, parce que nous nous sommes éloignés du modèle endogène.

Cette réflexion nous demande de nous interroger sur notre façon de travailler, notre façon d'entrer en relation avec nos proches, notre façon d'entrer en relation avec les usagers dont nous avons la responsabilité.

Chacun d'entre nous va devoir se demander ce qu'il peut changer, comment il va contribuer, d'un point de vue personnel, en tant que citoyen, parent, militants associatif, syndical ou politique, en tant que parent d'élèves en matière pédagogique par exemple.

Cela demande beaucoup d'énergie, beaucoup de temps, mais cette démarche vise à rétablir le lien social, … à reconstruire notre société.

Cette mobilisation d’une 40taine d’année a d’ailleurs commencé en 1968 avec la minorité écologiste.

… on les appelait les babas cools … les hippies, voir des hurluberlues, Greenpeace … sans crédibilité !
Mais qui voulait les entendre, surtout sur le plan politique.

Comment aurait-il pu en être autrement ? Face aux lobbies financiers qui nous impose la marche à suivre ; Qui nous dicte notre consommation et notre mode de production !

En 1971, un petit groupe d’économistes … « éclairés » … se réunissent de façon informelle dans ce que l’on appelait le « club de Rome ». Ils alertent sur les risques qui nous menacent si nous poursuivons le mode de vie occidentale à l'échelle de la planète.
Le mode de vie des pays industrialisés n’est pas généralisable, parce qu’il est prédateur de ressources naturelles et générateur d'énormes tensions sociales.

Ce rapport, « The limit to growth » (les limites à la croissance), est malheureusement, traduit en français « halte à la croissance ». Evidemment ! C’est la levée des boucliers dans le monde francophone ... C’est l'époque des 30 glorieuses et de l’exploitation des colonies !

Or, il ne s'agissait pas du tout de freiner la croissance, mais de revoir le mode de développement.

Subséquemment, les Nations-Unis convoquent la 1ere conférence internationale sur le développement et l’environnement à Stockholm, en 1972.

Ce sont les constats du Club de Rome qui sont repris.

Les Nations-Unis concluent qu'il est urgent pour les Etats du Nord - très voraces en énergie et en matières premières - d'obtempérer une transition rapide des modes de vies, moins gaspilleurs et moins prédateurs.

Parallèlement, un groupe d’intellectuels écrivent « l'an zéro » … pour plaider en faveur d’une croissance zéro et d’une stabilisation des pressions sur l'environnement et sur l'ensemble des êtres humains.

Cette «décroissance » appelle surtout un niveau de consensus politique pour son application.

Vous le comprendrez, cela nécessite une véritable adhésion !

Durant cette période, le débat reste assez pauvre en France. Personne ne s'interroge sur le contenu du document du club de Rome.

Il faudra attendre 1987 … 15 ans plus tard…, pour que le document fondateur du développement durable soit publié.
A la 2ème initiative des Nations-Unis, la commission mondiale sur l'environnement et le développement, présidée par une femme, Gro Harlem Bruntland, 1ER ministre de Norvège, publiera le rapport « Notre avenir à tous ».
C’est ce rapport qui consacre la définition du développement durable.

« Mode de développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre ceux des générations futures, et plus particulièrement aux besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité (…) » («including the power »).

Je dois là aussi attirer l’attention sur la définition la plus répandue qui occulte scandaleusement, les plus démunis.
« Et puis … rien ! »
Après un intervalle de 15 ans, 171 chefs d'états et de gouvernements, se réunissent en 1992, au sommet de la terre à Rio, pour poser les bases de cette transition.
Les bases de ce mode de développement, qui doit être plus respectueux des hommes et de l’environnement.

Le document fondateur, appelé « Action 21 » ou « Agenda 21 Mondial », donnera de grands axes de travail aux pays, et les principes du DD.

1992 … ce sont 3 conventions, adoptées pour garantir la mobilisation de la communauté multinationale :
-       la 1ère c'est le protocole de Kyoto, relatif aux conditions climatiques. Décidé en 1992, il entrera en vigueur seulement en 2005.
Il est question du lien entre les rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et les activités humaines.
Ils sont en partie responsables du changement climatique et générateurs des bouleversements importants que nous observons :
ouragans, tempêtes, tsunamis, fontes des glaces, élévation du niveau de la mer, etc…
Je veux parler des risques naturels majeurs !
L’Adaptation au changement : 1er enjeu local 

- la 2ème convention c’est la convention sur la diversité biologique, encore appelée convention de carthagène.
Elle a pour objet de conserver la biodiversité, de réguler et de contrôler l’usage des ressources.
Or, nous savons que l’essentiel des ressources naturelles se situent dans la zone tropicale et équatoriale.

Mais, les multinationales qui dépendent des pays du Nord, ont déjà entrepris, avant même la mise en place de cette convention, de faire main basse sur le patrimoine collectif de l'humanité. Notre patrimoine !

La sauvegarde et la gestion responsable de notre patrimoine biologique : 2ème enjeu local.

-       La 3ème convention enfin, vise à lutter contre la désertification. « Elle passera sous silence ! » (C’est la convention qui répondait aux problèmes spécifiques des pays du sud).

Hormis ces conventions, il y a un aspect fondamental dans le travail réalisé à Rio. Il s’agissait de définir les bases de la démarche Agenda 21 autrement dit programme d’actions pour le 21ème siècle.
C’est au chapitre 28 du document fondateur que sont déclinées les attentes au niveau local.

Mais Rio est un échec terrible !
Les engagements ne sont pas respectés ...
Même s’il y a une prise de conscience, on ne passe toujours pas à l’action.

On observe encore
-    la paralysie au niveau international
-    les problèmes de gestion de l’énergie avec le pétrole et le nucléaire,
-    les problèmes pour la répartition des richesses, la gestion de l’eau et de la biodiversité,
-    les problèmes de l’agriculture et des OGM,
-    les problèmes relatifs à la santé liés aux pollutions diverses
-    les problèmes du système éducatif et de l’illétrisme ;
Etc etc …

C’est alors que les altermondialistes se mobilisent et obligent les états à se réunir de nouveau …

Mais il faudra attendre 10 ans de plus !
En 2002, se réunit le « Sommet mondial sur le développement durable » à Johannesburg.
Les Etats adoptent une nouvelle déclaration et un nouveau plan d’actions, ciblés autour de nouvelles priorités :
-L’accès à l’eau potable - c’est un enjeu local !
-Les énergies renouvelables – un autre enjeu local,
-La pauvreté : elle aussi présente ici
-L’agriculture écologiquement viable …
-La santé et l’environnement …
-L’évolution des modes de production et de consommation.

Je ferai l’impasse sur les forums sociaux africains, asiatiques et européens de 2001, 2003 et 2004, où là encore, le non respect des engagements est dénoncé.
C’est dire l’importance de l’historique du combat écologique et ces atermoiements.

Aujourd’hui encore, le grenelle 2, (du 12 juillet 2010), portant "engagement national pour l’environnement", ne satisfait pas pleinement. (248 articles et des chantiers majeurs sur le Bâtiment et l’urbanisme, les Transports, l’Energie, la Biodiversité, les Risques, la santé, les déchets ou la Gouvernance ; dont certaines incohérences limitent leur adaptation locale.)

Aussi, retenons nous 6 ambitions :
-     la connaissance, l’éducation et la formation adaptée
-     l'efficacité de l'économie, la recherche développement et les relations caribéennes,
-     la justice et l’équité sociale,
-     la sauvegarde de notre patrimoine culturel,
-     la responsabilité à l'égard de l'environnement et des populations,
-     la prévention et la sécurité du territoire, avec notamment la gestion des risques.

Vous l’aurez compris. Le Développement soutenable ne concerne pas seulement l’écologie.
Le Développement Soutenable impose l’équilibre entre les différents piliers. C’est-à-dire entre l’économie, la culture, le social et l’écologie.

Aussi, réapproprions nous les principes fondamentaux du développement soutenable, à savoir
-     les principes de précaution et de bonne gestion
-     les principes pollueur-payeur et de solidarité
-     les principes de participation et d'intégration
Parce qu’ils garantissent la réussite d’une telle démarche.

Prenons acte de l’Agenda 21 Martinique, qui jette les bases du développement soutenable en Martinique. Il se décline en 5 axes stratégiques :
-     « Rétablir le Lien social et l’identité culturelle »,
-     « Renforcer la cohérence territoriale et les équilibres environnementaux »,
-      « Renforcer l’ancrage du territoire dans son espace régional et international »,
-     « Accompagner la modernité économique »
-     « Renforcer la capacité d’adaptation au changement, en réduisant les vulnérabilités ».

Mais tout cela ne se fera pas sans la participation de chacun de nous, sur la base de l’écoute, de l’expertise populaire et de l’observation du terrain.

Il ne s’agit pas pour Martinique écologie d’imposer son choix, mais d’ouvrir le débat sur toutes ces questions.

En  conclusion,
Ne remettons plus à demain ce que nous aurions dû faire hier.
Ne comptons plus sur les autres pour faire ce qu’ils n’ont pas fait hier.
Engageons nous ! Voilà ce que propose Martinique écologie !

                                                                                                                                                                    Merci.